La maison de la sagesse

دار الحكمة

Questions-réponses sur les menstrues et les lochies selon l’école malékite (Al-Akhdari et Youssef Ali Bedioui)

1. Qu’est ce que les menstrues, au sens légal ?

L’écoulement spontané de sang par  le sexe d’une femme qui peut normalement être enceinte.

2. Qu’est ce que les lochies ?

C’est le sang qui suit l’accouchement.

3. Quelle est la durée des menstrues ?

La durée minimum n’a pas de limite, bien plus, le liquide jaunâtre (çoufra) ou le liquide terne (koudra (1) doivent être considérés comme menstrues, qu’ils apparaissent au début ou a la fin des règles.

4. Quelles sont les limites de la durée de l’état minimale de l’état de purification (entre les règles) ?

Il n’y a pas de limite maximum. Sa durée minimale ne tient pas compte de ce qui est habituel ou bien est de quinze jours.

5. L’état de pureté suivant les règles a deux signes. Quels sont-ils ?

–          La siccité de l’organe génital

–          Le liquide blanchâtre

6. En quoi consiste la siccité ?

Lorsque la femme introduit un morceau d’étoffe dans son sexe et qu’il apparait ensuite sec, sans trace de sang.

7. En quoi consiste le liquide blanchâtre ?

Le liquide blanc qui sort a la fin des règles, tel de la chaux.

8. Quelle source évoque les signes de la pureté suivant les règles ?

‘Alqama ben Abi ‘Alqama relate de sa mère, l’affranchie de ‘Aicha, la mère des croyants, qu’elle dit : « Les femmes envoyaient des croyants, des coffrets contenant du coton sur lequel paraissait le liquide jaunâtre des règles. Elles s’enquéraient ainsi (sur la fin ou non de) leurs règles. Elle leur répondait : « Ne vous hâtez pas. Attendez de voir le liquide blanchâtre. » Elle voulait signifier ainsi l’état de pureté suivant les menstrues. » (Rapporté par Malik dans son Muwatta)

9. Il y a six sortes de femmes en ce qui concerne les règles. Citez-les.

–          La novice : celle qui a ces règles pour la première fois.

–          La fillette : celle qui a dans les six ans environ.

–          Celle qui n’espère plus avoir ces règles : la femme entre soixante dix et quatre vingt ans.

–          La femme ordinaire : celle qui a des règles selon les jours réguliers.

–          La femme incertaine : celle qui ne sait comment préciser la période de ces règles.

–          La femme enceinte.

10. Quelles sont les dispositions particulières à la novice ?

Lorsque les menstrues cessent pour la novice, après une période normale ou plus courte que celle-ci, elle sera purifiée. Si cela dure encore, la limite de ces règles sera de quinze jours. Aussi, soit ses menstrues cesseront avant ce délai, soit elle terminera la période de quinze jours : elle se lavera, pourra prier, jeûner et avoir des rapports conjugaux.

11. Quel caractère a le sang qui apparaît chez la fillette ?

Il ne s’agit pas de menstrues. Toutefois, on consultera les femmes sur la question et si celles-ci ont un doute, il faudra considérer ce qui est le plus prudent. (2)

12. Quel caractère prend le sang qui apparait chez celle qui n’espère plus de règles ?

On consultera aussi les femmes. Si celles-ci affirment qu’une femme comparable à elle peut avoir des règles, il s’agira alors de menstrues. Autrement, elle fera l’ablution mineure et priera ; il ne s’agira donc pas de menstrues nécessitant le lavage.

13. Qu’en est-il de la femme ordinaire ?

Elle fera l’ablution majeure lors de l’interruption des menstrues. Si l’écoulement du sang persiste, elle rajoutera trois jours à sa plus grande période régulière, puis sera considérée après cela comme celle qui souffre de métrorragie ; elle pourra donc alors jeûner, prier et avoir des rapports conjugaux. Si la périodicité de ses règles est de quatorze ou de treize jours, elle terminera les quinze jours limites.

14. Qu’en est-il de la femme incertaine ?

Elle doit prendre en compte sa périodicité maximale.

15. Que doit faire la femme enceinte en cas de survenance des menstrues ?

Malik a rapporté que ‘Aicha, l’épouse du Prophète ‘paix et bénédictions d’Allah sur Lui’ a dit, à propos de la femme enceinte qui voit le sang des menstrues : ‘Elle doit s’abstenir de prier’ (Rapporté par Malik dans le Muwatta)

16. Qu’en est-il lorsque l’état de pureté, suite aux règles, est mêlé d’écoulement de sang ?

Si l’état de pureté est entrecoupé de menstrues, on considérera les jours habituels des règles, tel qu’il a été exposé plus haut pour le cas de la novice et de la femme ordinaire.

Si l’écoulement ne cesse pas après la durée régulière, et les (trois) jours rajoutés, elle sera considérée comme souffrant de métrorragie, devra se laver, priera, jeûnera et pourra avoir des rapports conjugaux.

17. Comment définit-on celle qui souffre de métrorragie ?

C’est celle qui voit l’écoulement du sang en dehors de la période de règles et de la période puerpérale, alors qu’elle est en âge d’avoir des menstrues. Le sang de la métrorragie vient en supplément des menstrues habituelles.

18. Il y a cinq dispositions particulières à celle qui souffre de métrorragie. Quelles sont-elles ?

–          Il est recommandé qu’elle fasse l’ablution mineure pour chaque prière.

–          Son époux peut avoir avec elle des rapports sexuels.

–          Après avoir fait les ablutions, elle ne doit pas délaisser la prière sauf si le sang parait abondant.

–          Après le lavage de purification, il lui est recommandé d’imprégner de parfum les parties génitales.

–          Si par ignorance, elle délaisse la prière après le terme des (trois) jours rajoutés à la période menstruelle, elle ne devra pas rattraper les prières non faites.

19. Quelles sont les limites de la durée des lochies ?

Leur durée maximum est de soixante jours, alors que le minimum de celle-ci est un seul écoulement.

20. Quel caractère prennent les lochies lorsque leur durée est inhabituelle ?

Elles prennent le même caractère que les métrorragies. Ainsi, lorsqu’elles cessent pendant l’intervalle de leur durée, la femme agira comme le fait celle qui a ses règles. Ainsi, elle n’aura pas de rapports sexuels, ne pourra prier, ne pourra jeûner, toucher le manuscrit du Coran…

De même qu’elle devra rattraper le jeûne, non les prières.

21. Quels sont les empêchements liés aux règles et aux lochies ?

–          L’obligation et la validité du jeûne.

–          La pratique du jeûne, non son obligation (3)

–          Le coït.

–          Le délai de viduité. (4)

–          Le divorce

–          Le toucher du manuscrit du Coran

–          L’entrée dans la mosquée.

–          La retraite spirituelle (i’tikaf).

–          La récitation du Coran selon un des deux avis de l’école malékite.

 Notes :

(1)     : Entre jaune et brun.

(2)     : C’est-à-dire de lui donner le caractère de menstrues, avec les effets que cela entraine.

(3)     : Car cela devra être rattrapé.

(4)     : Lequel est compté notamment entre les périodes menstruelles.

Source : Les 1000 Questions/Réponses sur les Pratiques Religieuse en Islam (Selon le rite Malikite)

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